Souvent appelé le yoga du sommeil, le Yoga Nidra contribue à atteindre un profond état de relaxation et de lâcher-prise.
J'ai découvert cette technique lors d'une retraite de yoga au Népal. Même si au début je n'accrochais pas trop pour n'y rien comprendre, cet état à mi-chemin entre sommeil et éveil fut une véritable révélation. La pratique du Yoga Nidra a contribué à me régénérer, physiquement comme mentalement à un moment de ma vie ou j'en avais le plus grand besoin.
Le yoga nidra a notamment contribué à améliorer la qualité de mon sommeil, une demie-heure de yoga nidra aurait les mêmes vertus régénératrices que deux heures de sommeil profond.
Mais qu'est-ce donc le Yoga Nidra ?
En Sanskrit, "Nidra" veut dire sommeil, le Yoga Nidra serait un "sommeil yogique". Il s'agit d'un des nombreux outils que nous offre le yoga pour approfondir notre connaissance intérieure, nous révéler notre vraie nature.
Pratiquée en position allongée, il permet d'accéder de manière consciente à l'inconscient. Il s'agit d'entrer dans cette zone située entre conscience et sommeil pour explorer ses dimensions intérieures, inaccessibles en état de veille du fait du stress, des tensions à gérer au quotidien mais qui s'éveillent en état de sommeil. En somme, il s'agit d'une détente du cerveau dans un état à la porte du sommeil.
Les bienfaits d'une pratique régulière sont très puissantes.
Pratiquer régulièrement le Yoga Nidra permettrait une augmentation des niveaux de dopamine, neurotransmetteur clé du cerveau qui joue un rôle majeur sur des items comme le plaisir, la concentration, la motivation, le sommeil et la mémoire.
Plus précisément, le Yoga Nidra permettrait d'agir sur 3 formes de tensions:
Les tensions musculaires - la relaxation du corps physique lors de la pratique apporte une détente générale.
Les tensions émotionnelles - bonheur, colère, jalousie , chaos social, le Yoga Nidra peut avoir un effet tranquillisant sur la structure émotionnelle de l'esprit avec en conséquence une meilleure gestion des émotions.
Les tensions mentales - les expériences de vie que nous enregistrons s'accumulent et perturbent le mental. Le Yoga Nidra peut contribuer à pacifier le mental et avoir des pensées plus structurées en éliminant celles qui nous parasitent.
Ça se pratique comment le Yoga Nidra ?
La pratique peut se faire de diverses manières, en général on est allongé en Savasana (les bras le long du corps, paumes vers le ciel, les jambes légèrement écartées, les yeux fermés), le corps est immobile.
On récite 3 fois une résolution (Sankalpa), qui doit être formulée de façon positive et au présent comme "je suis courageuse" et non "je n'ai pas pas peur". On se laisse ensuite guider par le professeur.
On part d'une prise de conscience des sons de l'environnement pour doucement s'intérioriser en venant au corps par le passage en revue de chaque partie du corps. Cette rotation de conscience permet de détendre chaque muscle.
On porte une attention au souffle pour ensuite ressentir des sensations opposées (chaud/froid, lourdeur/légèreté, joie/tristesse), ce qui peut stimuler des parties du cerveau qui fonctionnent rarement en même temps et qui vient harmoniser les deux hémisphères et ainsi éliminer des sensations pouvant avoir une résonance émotionnelle.
Puis, on visualise une image, un beau paysage, un sourire, un rayon de soleil, souvent associé à une tension enfouie dans le subconscient. En l'évoquant dans un état de relaxation profonde permet de le relâcher pour une détente du mental.
Avant de clore la séance, on répète 3 fois sa résolution. Etant dans un état de détente profonde, le mental détendu s'en imprégnera pour le laisser agir comme une petite graine dans le cerveau sans que le jugement du conscient ne vienne le perturber.
La séance finit en ramenant doucement le mouvement à chaque partie du corps.
Le plus dur dans cette pratique est de résister au sommeil. Et oui, j'ai souvent vu des pratiquants s'endormir pendant leur premières séances. Pour ma part, au début j'avais du mal à rester immobile, parfois même j'avais envie de me lever pour danser ou courir mais la persévérance de la pratique à eu fin mot!
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